Mener la transition vers une économie et une société décarbonée et résiliente est un défi qui concerne tous les secteurs de la société. Cela suppose de former tous les étudiants et étudiantes aux enjeux socio-écologiques, bien que de manière différenciée, dans toutes les disciplines. L’ingénieur, parce qu’il se situe historiquement à la croisée d’objectifs sociétaux et de contingences matérielles, est déterminant dans la transition socio-écologique. Il ou elle, décideur ou technologue, doit intégrer dans ses analyses et décisions les changements climatiques à l’œuvre, l’effondrement de la biodiversité, la raréfaction des ressources disponibles, notamment énergétiques, ainsi que les conséquences sociales de ces bouleversements. Cependant, les ingénieurs demeurent peu formés à ces enjeux. Seules 26% des formations abordent ces enjeux dans des cours obligatoires d’écoles d’ingénieurs (The Shift Project, 2019). 78% des ingénieurs interrogés estiment d’ailleurs que leurs études supérieures ne les ont pas du tout ou pas tellement formés à ces enjeux, et 95% considèrent qu’ils devraient figurer en formation initiale d’ingénieur, selon une enquête réalisée pour le projet avec Alumni for the planet auprès de plus de 1000 ingénieurs en poste. Le Groupe INSA, conscient de l’ampleur de l’enjeu, a souhaité s’associer au Shift Project pour intégrer les enjeux socio-écologiques sur l’ensemble de ses parcours de formation initiale, et en tirer des enseignements utiles aux autres établissements du supérieur. C’est cette expérience qui est documentée dans le rapport en trois volets publié par le Shift Project.